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Vue par la lunette de l’économie urbaine (et les universités sont encore, conceptuellement, des cités), le copyright — les droits de propriété intellectuelle — jouent un rôle majeur qu’il faut comprendre autrement que dans la perspective des auteurs cherchant à marquer leur temps.
Pour comprendre le rôle que joue la connaissance dans la croissance, il est nécessaire de rappeler que la « connaissance » jouit de 2 caractéristiques qui en font un bien aux vertus uniques. D’une part c’est un ‘bien non-rival’, ce qui signifie que son usage par l’un ne l’épuise pas et n’empêche pas son utilisation simultanément par d’autres; mais d’autre part c’est un ‘bien excluable’. L’excluabilité n’est pas une caractéristique technique mais un artifice juridique que le possesseur d’un savoir peut faire intervenir pour empêcher légalement les autres d’en profiter. La non-rivalité est ainsi contournée[*].
La situation était relativement simple lorsque le peuple ne savait pas lire, mais cela était sans compter sur la nécessité de la croissance chez les éditeurs et les établissements d'enseignement (dont on sait qu’ils ont longuement bénéficié de territoires exclusifs ou protégés). Avec les CLOM|MOOC — ce mouvement qui s’adresse maintenant à l’enseignement-apprentissage proprement dit et non plus seulement aux produits de la recherche: rapports et études — c’est l’essence même de la dispensation du savoir aux fins d’apprentissage (l’enseignement, la matière enseignée) qui est appelée à se désenfermer sur des bases idéologiques identiques à celles qui soutendent l’alphabétisaton, la scolarisation, la didactique et les méthodes pédagogiques (somme toute l’éducation à l’état institutionnel).
Parallèlement, et bien avant le mouvement MOOC, la formation ouverte et à distance (FOAD) avait entrepris de se donner les moyens techniques de communication et théoriques (cognition, ontologie, représentation des connaissances, modélisation) pour valoriser son approche et diffuser ses produits. Mais voilà que ces deux courants simultanément émergent et tendent à se fondre, s’accélérant mutuellement. Cela n’est pas sans conséquence pour le monde de l’éducation, autant pour les enseignants que pour les apprenants: une nouvelle lézarde apparaît dans les fondations de l’édifice qui laisse pénétrer un peu plus de lumière sur le fonctionnement de l’École traditionnelle.
Il me plaît d’imaginer qu’une minorité grandissante d’apprenants et d’enseignants veulent voir l’éducation se redéfinir et s’ouvrir enfin irréversiblement, et que l’ensemble du monde de l’éducation ira jusqu’à comprendre les ‘décrocheurs’ et cesser de dévaloriser ces quelque 20 à 30% de la population qui, génération après génération, fuient le système ou ne s’y attachent pas. Je me prend à espérer rationellement que ces cohortes perdues pourront bénéficier à terme de l’ouverture de l’éducation par le haut.
/HCh
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[*] KHELADI M. 2008. Penser la ville – approches comparatives. Khenchela: Algérie. http://goo.gl/sfa3wj
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