Objectifs à rechercher
Plagiat (au primaire peut-être, au secondaire certainement)
Créer un espace pour le discours enseignant sur les ressources éducatives libres. Taire un moment le discours institutionnel sur les ressources éducatives libres. Et ainsi ouvrir une fenêtre sur l’apprentissage libre[*], enfin.
On a évoqué très brièvement dans le billet précédent la question du plagiat et du droit d’auteur étudiant, et on a suggéré que le plagiat n’est pas une bonne introduction à la propriété intellectuelle chez les étudiants télé-universitaires (qui apprennent à distance ou en mode ‘hybride’). Pour aborder la question du droit d’auteur étudiant (on y réfère parfois sous littérature grise), je suis d’avis que la question du plagiat devrait être abordée tôt à l’école et gérée sur le mode de l’apprentissage et d’appliquer, avant toute chose, l’ultime argument éducatif de savoir si ce qui a été plagié a été appris.
Ceci procure aux enseignants une plateforme pour gérer chaque cas dans le cadre de sa responsabilité première, l’éducation. Cela ne doit pas écarter les directives institutionnelles en pareille matière, mais les apprenants ont aussibesoin d’apprendre à gérer tous les aspects inhérents à l’exercice des choix et des responsabilités. Cette approche modifiée concernant le plagiat à l’école préparera les apprenants à s’ouvrir à la propriété intellectuelle (les droits d’auteur) et les sensibilisera éventuellement, indirectement à la question des ressources éducatives libres (outils, mais aussi et surtout contenus).
Propriété intellectuelle (au collège, à l’université, dans l’enseignement)
La question des outils libres ne se pose pas vraiment pour les enseignants: ces choix sont généralement effectués par l’établissement ou l’Institution sans garantie de succès, de sorte que la véritable question eu égard aux ressources éducatives libres concerne les contenus. À toute fin utile, il est préférable de s’en remettre aux autorités pour le choix des médias technologiques pour deux raisons: (i) c’est la maison qui débourse, et (ii) c’est la maison qui en fait l’entretien et en assure l’opération (serviceability). Ainsi, notre étudiante collégiale, télé-universitaire, devenue enseignante, se verra tentée elle-même de produire du matériel éducatif, d’y apposer son nom et d’en partager l’usage. Pour faire cela avec confiance et succès, et avant de s’engager dans toutes les procédures de conformité aux exigences institutionnelles et didactiques, pédagogiques, et du travail en équipe, elle doit (i) savoir écrire, (ii) maîtriser la matière, (iii) maîtriser les outils mis à disposition[**], (iv) adopter une attitude saine et détachée envers le plagiat qui prenne en compte l’aspect cognitif et les impératifs institutionnels, et (v) que le système éducatif institutionnel permette et reconnaisse cette contribution d’enseignement devenue matérielle dans l’écrit et qui s’avère entièrement différent du ‘plan de cours’.
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[*] Du point de vue des apprenants, l’apprentissage libre a toujours existé mais il a fallu attendre très longtemps pour qu’on l’affirme clairement sur la plan cognitif, en termes d’intimité cognitive:
« L’école a certes le droit de demander aux élèves des comptes sur leur travail et leurs apprentissages ; elle l’exercera d’autant mieux qu’elle ne prétendra pas constamment accéder aux coulisses, aux émotions et aux pensées des apprenants » PERRENOUD, P. 1995. Les droits imprescriptibles de l’apprenant ou comment rendre le métier d’élève plus vivable. Éducations, 1, 56-62. http://goo.gl/mrrl3o
[**] Rita Kop entrevoit le jour où le corps professoral aura acquis, au cours de ses propres cheminements d’apprentissage, les compétences informationnelles requises – on n’en est pas là mais on sait déjà que ni l’Institution ni les établissements sont capables de gérer totalement la situation. Les enseignants voient s’ouvrir de nouveaux horizons :
[traduction] « L’avenir de l’apprentissage en ligne repose sur le professeur-concepteur habilité (empowered) qui possède le contrôle requis pour acheminer des baladodiffusions aux étudiants ou pour mettre sur pied un wiki s’il ou elle croit que cela peut favoriser l’apprentissage ; sur l’étudiant engagé qui a le pouvoir d’apporter dans l’environnement d’apprentissage des ressources trouvées sur Internet, de produire un vidéo ou un fichier audio pour faire entendre sa voix auprès de la communauté ; et sur le technospécialiste de l’apprentissage prêt à négocier et dont l’étroite participation au processus d’apprentissage peut aider à combler les besoins techniques » KOP, R. 2010. Using Social Media to Create a Place that Supports Communication. Veletsianos, G. dir., Emerging technologies in distance education, Edmonton: Athabasca University Press, 269-284. http://tiny.cc/zvo45
/HCh
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