Innovation et savoir jetable ou initiative, simplement
Dans l’activité 2 (semaine 2) il est traité exppressément de l’état de la situation des ressources éducatives libres et l’on évoque encore une fois la question des licences CC disponibles depuis une dizaine d’années (Creative Commons– possessivement désignées sous ‘biens communs’ en français, conforme à l’approche muséale donnée en exemple ci-après). Mais alors que l’on fonde tous les espoirs dans les développements futurs d’un ‘web sémantique’, l’on s’évertue à penser une classification des objets d’apprentissages par métadonnées, au service d’un système universel de régie des droits de propriété intellectuelle. Je comprend les choses comme cela car l’éducation procède du même idéal: tout enseigner à tous, ou la didactique universelle dans ses habits socio-institutionnels. Le discours que nous tenons ici dans clom_rél concerne les technologies médiatiques et l’on s’enferme dans le paradigme du vouloir enseigner – celle-là est la pratique établie. Ces notions n’ont pas encore intégré le changement de paradigme éducatif qui porte son attention et ses recherches du côté de l’apprentissage et du vouloir apprendre.
Je ne cherche pas à contribuer à une définition des objets d’apprentissage|RÉL, mais je désire tout de même en proposer un exemple. Il s’agit d’un objet d’apprentissage du Musée virtuel du Canada[*]. Je propose ce type d’exemple parce que les cours et les leçons ne sont pas librement accessibles (sauf exception et on y reviendra éventuellement) et afin de formuler cette question: s’attend-on vraiment que les enseignants produisent des leçons comme celle-là. Certes non, c’est improbable, les enseignants n’en ont jamais le loisir, sauf peut-être au collège ou à l’université. Mais supposons que les attentes ne sont pas si élevées et que les exigences de production ne requièrent pas que l’on atteigne pareil niveau de perfection dans le rendu d’une leçon, à quoi ressemblerait une RÉL. Je vous dirais (i) qu’une ressource éducative, quelle qu’en soit la forme, rassemblera à titre de premier critère les attributs de qualité requis pour l’apprentissage, et (ii) que les enseignants possèdent les compétences requises pour discerner cela.
Toutefois, depuis le temps que les enseignants sont invités à créer leur matériel, pourquoi si peu de progrès et pourquoi tout le discours est-il aggloméré autour des technologies médiatiques si ce n’est pour imposer les systèmes médiatiques choisis par les établissements comme intermédiaires | outils | instruments obligatoires comme ce fut le cas à l’apparition de la radio, de la télévision, de l’audio-visuel (aujourd’hui le multimédia numérique, le plus intangible de tous). Notre discours médiatique ne devrait-il pas ménager d’autres vastes espaces à combler par l’initiative des enseignants et leurs choix des moyens.
/HCh
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[*] On me dira que l’exemple d’une ressource muséale ne convient pas vraiment pour illustrer le cas du domaine de l’éducation et je répondrai que le discours sur les connaissances n’est pas du tout étranger au besoin de conservation: l’enseignement, et le discours universitaire, sont conçus pour se déverser dans le grand bassin du savoir. La définition de discours ou d’exposé universitaire peut se ramener à des
[*] On me dira que l’exemple d’une ressource muséale ne convient pas vraiment pour illustrer le cas du domaine de l’éducation et je répondrai que le discours sur les connaissances n’est pas du tout étranger au besoin de conservation: l’enseignement, et le discours universitaire, sont conçus pour se déverser dans le grand bassin du savoir. La définition de discours ou d’exposé universitaire peut se ramener à des
« énoncés par des professeurs, dans un lieu universitaire, en présence vraisemblablement d’universitaires [...] Ce sont aussi des discours-textes, écrits, voués à la publication [...] à la diffusion, à durer comme traces, destinés à la reprise commentée » (Wuillème 2009:326). WUILLÈME, T. 2009. Le discours universitaire sur l’université en temps de crise. In: Acteurs et contextes des discours universitaires, tome II, Defays, J.-M. et Englebert, A. dir. Paris: L’Harmattan, 325-337.
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